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Bonbon时事悦读|疫情砍断了摩洛哥走私产业链

 法语悦读Bonbon 2020-10-22

« On n’a plus rien à vendre » : au Maroc, la crise sanitaire met un coup d’arrêt à la contrebande

“大家都没东西可以卖了”:在摩洛哥,疫情使走私活动中断

(建议阅读时间:5 分钟)

L’économie africaine face au Covid-19 (2). La fermeture des frontières du royaume a mis en évidence(突显) l’importance du marché noir, notamment dans le nord du pays.

疫情下的非洲经济。摩洛哥边境的关闭突显了黑市的重要性,对北部的影响尤其明显。

A la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta, en janvier 2020. FADEL SENNA / AFP

Les commerçants du souk Joutia, dans le quartier de Derb Ghallef, à Casablanca, affichent une mine dépitée. L’endroit, réputé pour son marché informel et ses contrefaçons, a beau (徒劳、枉然) grouiller de monde, Mohamed est inquiet : « Au début de la crise sanitaire, nous avons écoulé les stocks qui nous restaient, confie-t-il devant son échoppe de matériel électronique. Puis nous avons augmenté les prix sur certaines marques qu’on ne trouve pas dans le circuit formel. Aujourd’hui, nous n’avons plus rien à vendre. »

Avec la fermeture des frontières marocaines, le 13 mars, à cause de la pandémie de Covid-19, le transport de marchandises non déclarées s’est brutalement arrêté. Comme seules les lignes commerçantes officielles ont pu continuer d’opérer, les produits de contrebande ont petit à petit disparu des étalages des commerçants. Une absence qui a révélé, en creux, l’ampleur considérable d’un trafic qui pèse 20 milliards de dirhams par an (environ 1,8 milliard d’euros), selon les douanes marocaines.

Pendant des années, les marchandises de contrebande qui passaient par les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, au nord du Maroc, ont inondé les marchés : agroalimentaire, textile, produits d’hygiène, matériel électronique, pièces automobiles… Des épiceries aux grandes surfaces en passant par les ateliers automobiles et les salons de beauté, on en trouvait partout.

« Je faisais venir mes produits d’Europe et de Turquie via des transporteurs informels. Soyons honnêtes : la contrebande est au cœur du système. Le Covid-19 nous a montré à quel point tous les commerces en étaient dépendants », reconnaît la patronne d’un salon de coiffure à Casablanca, où une grande partie des produits en vente sont « en rupture de stock (缺货) ». Si la plupart des entreprises agroalimentaires se sont tournées vers des producteurs locaux ou des sociétés d’importation officielles, beaucoup de commerçants ne parviennent pas à réformer leur modèle d’approvisionnement. « Je serai obligée d’augmenter le tarif de certaines prestations, explique la cheffe d’entreprise. Sans parler des produits qu’on ne trouve pas en dehors du marché noir. On ne sait pas si la situation est définitive ou non, on attend. »

« Commerce atypique » et « femmes mulets »

A Rabat, l’administration des douanes avait pourtant promis de mettre définitivement fin au trafic. En octobre 2019, le pays avait décidé pour la première fois de fermer Bab Sebta, un des deux points de passage frontalier qui séparent les enclaves espagnoles du Maroc. C’est là que s’opère le « commerce atypique », selon la terminologie officielle : Rabat ne reconnaissant pas la souveraineté de l’Espagne sur ces entités, il n’existe pas de douane commerciale entre les deux territoires et le sol marocain. Les marchandises venues d’Europe par voie maritime passent de l’Espagne au royaume chérifien sans contrôle, exemptées de taxes à payer, le plus souvent par l’intermédiaire de « femmes mulets » portant sur leur dos les marchandises, parfois au péril de leur vie (冒着生命危险).

Ce trafic, juteux, est né il y a plusieurs décennies. « Une poignée de mafieux ont exploité le filon et organisé un réseau de transport de marchandises au noir », raconte le directeur général de l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII), Nabyl Lakhdar, à Rabat : « Au début, les produits étaient essentiellement vendus localement, dans les régions du nord. Petit à petit, les contrebandiers ont réussi à les faire descendre. Evidemment, le trafic a attiré dans la région beaucoup de gens qui cherchaient un travail pour survivre. »

En s’appuyant sur un vaste réseau de transport et des circuits de corruption bien rodés, les contrebandiers ont créé tout un écosystème. « Le plus souvent, ils s’approvisionnaient en Espagne de produits en fin de série ou arrivés à péremption que les supermarchés espagnols bradaient et dont ils modifiaient la date, y compris sur des produits frais », témoigne un cadre d’une société de transport. Ces dernières années, la douane marocaine a saisi plusieurs entrepôts équipés de machines spécialisées dans l’étiquetage de produits. « Une fois arrivée à Casablanca ou dans les autres grandes villes, la marchandise était vendue à prix cassé à un réseau de commerçants eux aussi très bien organisés », poursuit le transporteur.

« Nous ne pouvions plus continuer comme ça »

La contrebande prive chaque année le pays de 4 à 5 milliards de dirhams de recettes fiscales. Un manque à gagner qui a également un coût humain élevé, comme l’a douloureusement rappelé en 2017 le décès de quatre porteuses piétinées à la frontière. « Avec le temps, nous avions commencé à organiser le passage de ces femmes mulets en créant un couloir dédié à la contrebande afin de séparer les flux, soupire le patron de la douane. Nous nous sommes ainsi retrouvés, en tant qu’Etat, à organiser cette contrebande, comme un boulet qu’on traînait et qu’on ne savait pas comment gérer. C’est vrai que la fermeture des frontières due au Covid-19 a aidé, mais nous avions déjà pris la décision courageuse de fermer Bab Sebta et nous comptions faire la même chose à Melilla. »

Privés de leur gagne-pain (生计、谋生的手段/职业), les commerçants souffrent aujourd’hui de pertes considérables, qu’aggrave encore la crise liée aux effets de la pandémie sur l’économie marocaine. Une situation particulièrement visible dans le nord, la contrebande étant le principal moteur économique de toute la zone frontalière. A Fnideq et M’diq, petites villes commerçantes dépendantes du trafic, les négoces ont baissé leur rideau. Les « femmes mulets » sont débarrassées de leur fardeau mais se retrouvent sans revenus. « Je préfère voir ces femmes dans une usine avec une blouse plutôt qu’avec 50 kg sur le dos !, rétorque Nabyl Lakhdar, le directeur de l’ADII. Nous ne pouvions plus continuer comme ça, il en va de la santé des consommateurs. N’oublions pas que ces produits ne sont pas traçables et échappent au contrôle sanitaire, avec tous les risques que cela implique. Il s’agit de chocolats, de laitages, de produits pour bébés, qui nécessitent des conditions de stockage particulières. »

Les autorités ont annoncé la construction d’une zone industrielle dans la région afin de créer des emplois destinés aux porteuses et aux autres acteurs du trafic. Des initiatives pour encourager leur reconversion via des programmes de formation ont été lancées, mais la crise sanitaire a ralenti la mise en place des projets. Les grands contrebandiers ont quant à eux été appelés à rejoindre le circuit légal en important les marchandises via le port de Tanger Med. « Une grande partie d’entre eux ont déjà accepté, nous les avons aidés », assure Nabyl Lakhdar. La disparition totale du commerce de contrebande reste toutefois utopique. Dans la zone tampon de Guerguerat, à la frontière avec la Mauritanie, les douaniers font face à un autre fléau : la marchandise de contrebande venue de Chine.

读完文章以后,有没有积累一些比较好用的表达呢?

一起来做个小练习吧!

请将下方中文和法语表达一一对应起来吧~

(Ps: 下方的法语表达在文中皆已用绿色标出)

1.缺货

2.生计、谋生的手段/职业

3.徒劳/枉然做……

4.冒着生命危险

5.突显

 a. en rupture de stock

 b  mettre en évidence

 c. avoir beau faire

 d. gagne-pain

 e. au péril de la vie

练习答案:

1-a, 2-d, 3-c, 4-e, 5-b

Source:

https://www./afrique/article/2020/10/20/on-n-a-plus-rien-a-vendre-au-maroc-la-crise-sanitaire-met-un-coup-d-arret-a-la-contrebande_6056711_3212.html

法语悦读工作组:Lolo
图片来源:网络
审阅:Lolo

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