![]() « Pour jouer son rôle dans la décarbonation, la SNCF doit cesser de compliquer l’accès au train » “如果SNCF真的想要为低碳经济作出贡献,那就别再让坐火车那么麻烦了” 本科上海外国语大学法语系,巴黎索邦大学语言学和应用法语双硕士,留居法国的法语与对外汉语培训师。学习和教授外语之余也从事戏剧表演。喜欢亲眼去看世界,也喜欢用相机记录日常。喜欢看展,也喜欢玩游戏,总之是一个像大家一样热爱生活的法语人~ - FR - I.背景导读 Dans sa chronique, Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde », revient sur le « quasi-crash industriel » que connaît l’application SNCF Connect, à l’heure même où le PDG de la SNCF entend doubler en dix ans la part des voyageurs et des marchandises. 《世界报》社论作者Philippe Bernard在他的专栏中重提SNCF Connect应用差点儿遭遇的滑铁卢,而此时恰逢SNCF的董事长兼总经理计划在未来十年内,将(火车)运送旅客和货物的份额翻一番。 II. 阅前思考 -请在听外教老师Mathieu朗读的时候,记录下来新版SNCF网站都有哪些难用的功能,以及都遭受了哪些负面评价。并且在完成本篇文章的学习之后,回顾总结一下。 -希望同学们在听今天和明天的正文讲解之前,先自己试着解读文章并理解句子大意,如果有仍旧看不懂的地方,可以带着问题听文章的精读分析。并且在学习的过程中也可以自己试着进行“本土化”的翻译。 ![]() 词汇及表达 chronique [n.f.] (报纸的)专栏:article de journal ou de revue, émission de radio ou de télévision, produits régulièrement et consacrés à des informations, des commentaires sur un sujet précis. 例如:une chronique littéraire/politique/sportive(请学员翻译练习) éditorialiste [n.] 社论作者:personne qui rédige l’éditorial d’un périodique. PDG = président-directeur général 董事长兼总经理 entendre faire qch. [loc.verb.] 打算,想要:avoir la ferme intention de (faire quelque chose). 例如:Si certains songent à revenir dans l’Hexagone, d’autres n’entendent pas retraverser la Manche. 有些人想要回到法国,而有些人不想再次穿越芒什海峡(即不想回到法国)。 part [n.f.] 份额:portion (de quelque chose) attribuée (à quelqu'un) à l'issue d'un partage ou d'une répartition. 例如:la part de marché 市场份额 III.外教原文朗读 « Pour jouer son rôle dans la décarbonation, la SNCF doit cesser de compliquer l’accès au train » Dans sa chronique, Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde », revient sur le « quasi-crash industriel » que connaît l’application SNCF Connect, à l’heure même où le PDG de la SNCF entend doubler en dix ans la part des voyageurs et des marchandises. Chronique. Alors que la guerre fait rage aux portes de l’Union européenne, que la violation des frontières de l’Ukraine et les menaces de Vladimir Poutine projettent brutalement l’Europe dans un monde que l’on pensait réservé aux livres d’histoire, tout le reste semble dérisoire. La campagne de l’élection présidentielle française, déterminante pour l’avenir du pays, tourne à vide. Pouvoir d’achat, climat, santé, emploi, inégalités, immigration… Il faut pourtant bien que se poursuivent les débats démocratiques qui, désormais surplombés par la crainte d’un conflit armé, continuent d’agiter la société française, d’autant que la plupart d’entre eux entrent directement en résonance avec les événements d’Ukraine. Nécessité absolue dans un monde que l’on souhaite en paix, la décarbonation de l’économie suppose un débat ouvert sur des propositions pragmatiques plutôt que des querelles théologiques entre écologistes. Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, en fait une : doubler en dix ans la part des voyageurs et des marchandises transportées en France par le train. Celle-ci plafonne aujourd’hui à environ 10 %. Pour atteindre son objectif, M. Farandou insiste sur les investissements à consentir pour le renforcement des infrastructures et en appelle à l’Etat. De fait, sans avènement d’un transport ferroviaire fiable, ponctuel et confortable, au maillage territorial resserré, les discours sur le « retour du train » risquent de rester lettre morte. Mais le patron de la SNCF est moins disert sur l’investissement à consentir par l’entreprise ferroviaire nationale pour nous « faire préférer le train », comme s’y engageait son slogan publicitaire des années 1990. Un objectif en vue duquel la marge de progression de la SNCF est considérable. Or, il se trouve que l’objectif de conquérir les cœurs et les portefeuilles de deux fois plus de voyageurs est affiché au moment même où la nouvelle application SNCF Connect, lien crucial de l’entreprise avec les usagers du train, connaît un quasi-crash industriel. Présenté comme « l’application qui simplifie tous vos trajets », comme un « guichet numérique unique » mettant fin à la jungle des services en ligne de la SNCF, le nouveau bijou technologique fait s’arracher les cheveux de nombre d’usagers. Billets achetés antérieurement introuvables, QR code fournis n’ouvrant pas les portillons, difficulté pour annuler un billet et, surtout, apparition répétée de la mention : « Une erreur de type inconnu s’est produite. Merci de renouveler votre demande ultérieurement. » Ces bugs pourraient n’être que des défauts de jeunesse vite corrigés. Mais flotte le soupçon d’une erreur de conception. Alors que toutes les grandes compagnies ferroviaires ou aériennes – et les applications concurrentes de la SNCF comme Trainline – vous demandent en premier lieu d’indiquer votre point de départ et celui d’arrivée, SNCF Connect propose une barre de recherche unique à la façon de Google. Vous êtes censé y taper seulement votre destination. Mais si vous tapez naïvement « Paris-Marseille » puis sur la touche « Entrée », le système vous propose de vous rendre rue de Marseille à Paris. Bizarrement, le point de départ n’est demandé qu’ensuite. En voulant mêler fonction de recherche d’itinéraire et vente de billets de train, le nouveau site brouille les pistes et a peu de chances de « vous faire préférer le train ». Drôle et ravageur, le long fil publié sur Twitter par les graphistes du Web Marie & Julien dénonce les effets de mode et les tests contestables qui ont conduit, selon eux, à « proposer des choses que les clients ne demandent pas » et à passer à côté de leur véritable demande : la simplification. Les réponses apportées par la SNCF au mécontentement des usagers de SNCF Connect peuvent agacer : si « certains » ne trouvent pas le nouveau site « intuitif du premier coup », c’est qu’ils ont besoin d’« être accompagnés », leur répond-on avec une nuance de mépris. « Si c’est déroutant, c’est que c’est raté », rétorquent les graphistes. Avec 2,5 millions d’utilisateurs quotidiens et 400 000 billets vendus par jour, le site de la SNCF, présenté comme le numéro un français de la vente en ligne, n’a pas le droit à l’erreur. En raison de sa situation de quasi-monopole, à cause aussi de l’habitude bien française de « taper sur la SNCF ». Mais les ratés de SNCF Connect, qui font d’ailleurs le bonheur de ses concurrents, ne sont que la dernière manifestation en date de l’incapacité du transporteur à répondre à la demande de simplification du public. Depuis au moins trois décennies, tous ses patrons n’ont cessé de promettre de « simplifier » l’accès au train tout en multipliant les tarifs, en rigidifiant les conditions d’utilisation et en changeant sans cesse les règles d’utilisation des cartes de réduction et de remboursement de façon à ce que ni les usagers ni même son personnel n’en maîtrisent la complexité. La dernière « simplification » de la carte voyageur 28-59 ans permet des réductions « en semaine mais seulement si vous voyagez avec un enfant ». Alors que se multiplient les fermetures de guichets tenus par des humains et que l’accessibilité des handicapés peut s’avérer problématique, les « relations client » de l’opérateur ferroviaire ne paraissent guère propices à la réalisation des ambitions de M. Farandou. Déjà, la liberté tarifaire donnée aux régions peut transformer en épopée l’achat d’un billet combinant TGV et TER, donnant un avant-goût des voyages à venir sur un réseau ouvert à la concurrence. Pourtant, si le transport ferroviaire a son rôle à jouer dans la décarbonation de l’économie, il n’y parviendra pas en désespérant ses usagers, plutôt en réinventant tous les avantages du voyage ferroviaire, en le popularisant et en évitant de transformer en gymkhana l’achat d’un billet. (993 mots) 法语悦读-试听 |
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